Visiter l’Algérie, c’est un peu partir à l’aventure sur les routes du plus grand pays d’Afrique. Entre les taxis jaunes qui klaxonnent, les bus bondés qui zigzaguent en ville, les trains qui filent le long de la côte et le fameux système D du « bled mode », vous ne manquerez pas de choix pour vous déplacer. Mais quels moyens de transport privilégier quand on est touriste étranger ou expatrié fraîchement arrivé ? Suivez le guide : nous allons parcourir avec vous toutes les options, de la plus classique à la plus insolite, avec des conseils pratiques (et quelques anecdotes personnelles) pour voyager en Algérie en toute sérénité. Attachez vos ceintures – littéralement – car le voyage commence maintenant !

1. Les différents moyens de transport en Algérie
L’Algérie offre une palette variée de transports. Que vous soyez plutôt taxi confortable, bus économique, train tranquille ou baroudeur en quête de covoiturage, il y en a pour tous les goûts. Petit tour d’horizon des principaux moyens de déplacement :
Taxi individuel (taxi « classique »)
Le taxi individuel est sans doute le moyen le plus facile à appréhender pour un nouveau venu. À Alger ou Oran, on repère leurs voitures (souvent blanches ou jaunes selon les wilayas) sillonnant la ville. Comment ça marche ? En théorie, les taxis urbains algériens sont munis d’un compteur. Le tarif réglementé est très abordable : prise en charge autour de 20 DA et environ 20 à 23 DA par kilomètre

En pratique, le chauffeur enclenche rarement le compteur de lui-même – surtout si vous avez l’air étranger – donc n’hésitez pas à demander le « compteur » dès le départ. À Alger, le compteur évite bien des malentendus car les trajets y sont plus longs avec les bouchons. Par exemple, traverser Alger d’est en ouest (une dizaine de kilomètres) vous coûtera autour de 200 à 400 DA seulement avec le tarif officiel, soit l’équivalent de 1 à 2 € – imbattable !
Cependant, hors d’Alger et des grandes villes, beaucoup de taxis individuels fonctionnent au forfait négocié. Demandez à l’avance « c’est combien jusqu’à… » pour éviter les surprises. Pour vous donner une idée, une course moyenne en ville dans une ville comme Oran peut tourner autour de 200 DA. Au départ de l’aéroport d’Alger, attendez-vous à des tarifs plus élevés : le trajet vers le centre-ville (20-30 minutes) revient à environ 1000 DA (négocié)
Dans l’autre sens (du centre vers l’aéroport), c’est souvent un peu moins – vers 600 DA – car vous pouvez attraper un taxi qui retourne déjà vers l’aéroport. Quoi qu’il en soit, fixez le prix avant de monter si le compteur n’est pas utilisé, surtout pour les touristes.
Le confort des taxis individuels est correct : vous êtes seul client, on vous dépose exactement où vous voulez. La flexibilité est totale, il suffit de héler un taxi dans la rue ou de le trouver à une station. Notez qu’après la tombée de la nuit, certains chauffeurs appliquent une majoration nocturne (il est d’usage de payer un peu plus tard le soir). Enfin, la bonne nouvelle high-tech : dans les grandes villes, on peut commander un taxi via des applications mobiles comme Yassir (le « Uber » algérien) ou Temtem, ce qui simplifie la vie et évite de négocier (le prix est affiché à l’avance dans l’appli). Ces services VTC sont disponibles 24h/24 dans de nombreuses villes et vous permettront de surmonter la barrière de la langue puisque tout se fait via smartphone.
Taxi collectif (taxi partagé)
Bienvenue dans l’expérience authentique du taxi collectif, qu’on appelle aussi parfois taxi-brousse ou louage. C’est une institution en Algérie. Imaginez de grandes voitures – souvent des Peugeot break jaunes – qui partent une fois remplies de voyageurs. Ce mode de transport intermédiaire entre le taxi et le bus est très prisé des locaux pour circuler entre les villes ou même dans certaines grandes agglomérations
Le principe est simple : le taxi collectif attend à la gare routière ou à un point de rassemblement d’avoir fait le plein de passagers (4 à 6 personnes) pour démarrer Vous payez votre place et partagez la voiture avec d’autres.
Avantages : c’est plus rapide que le bus car il y a peu d’arrêts en route et on file directement à destination

Par exemple, un taxi collectif d’Alger à Tizi Ouzou (en Kabylie) ira plus vite que le car, et vous serez en compagnie d’Algériens avec qui faire la conversation – un bon moyen de lier connaissance. Le confort est modéré (espace un peu serré, bagages sur le toit ou sur les genoux), mais ça reste convivial et souvent les passagers sympathisent. Inconvénient : il faut parfois patienter que le taxi se remplisse. Mieux vaut se présenter tôt le matin aux stations pour éviter d’attendre des heures Aussi, les tarifs sont un peu plus élevés que le bus sur la même distance, en échange de la rapidité et de la flexibilité
En termes de prix, chaque trajet a un tarif fixe par personne. Par exemple, un taxi collectif Alger-Constantine (430 km) pourrait coûter autour de 1200 DA par personne, contre ~800 DA en bus – ce ne sont que des ordres de grandeur. Sur des trajets plus courts, le prix est souvent raisonnable : Alger-Blida (~50 km) on peut en trouver pour 150 DA par exemple. À l’intérieur d’une ville, le taxi collectif existe aussi sur des lignes fixes : dans certaines grandes villes, il fait office de mini-bus. Par exemple à Annaba, on parle de 150 DA la journée pour circuler partout en taxi collectif urbain (d’après certaines sources locales).
Enfin, dans le Sahara, il existe des taxis collectifs un peu spéciaux : des 4×4 qui relient les villes aux zones enclavées. Depuis Tamanrasset, des tout-terrain partent vers la frontière du Niger, et depuis Adrar vers Reggane, etc.
Ces trajets en 4×4 sont plus chers que les taxis collectifs classiques, mais souvent indispensables pour s’aventurer sur les pistes sahariennes. Si vous empruntez ces taxis du bout du monde, vous vivrez une véritable épopée (musique touareg en fond, arrêts thé improvisés en plein désert…).
Bus urbain
Le bus urbain est le mode de transport du quotidien pour beaucoup d’Algériens des villes. À Alger, par exemple, la compagnie ETUSA gère un vaste réseau d’autobus orange et blanc qui desservent la capitale et sa banlieue. Le tarif est uniformisé et franchement symbolique : 20 DA le billet en moyenne pour un trajet urbain Oui, vous avez bien lu, l’équivalent de 0,10 € ! Autant dire que prendre le bus en Algérie, c’est presque gratuit. Même les lignes de banlieue un peu plus longues tournent autour de 25 à 40 DA maximum. À Oran, Constantine, Béjaïa ou d’autres grandes villes, les prix des bus publics sont du même ordre (quelques dizaines de dinars le trajet). Par exemple à Oran, le ticket coûte entre 20 et 30 DA selon la ligne.

Avantages : le bus urbain ne coûte rien ou presque, et il permet de vivre une immersion totale parmi les locaux. C’est idéal si votre budget est serré. Inconvénients : il faut s’armer de patience. Les bus sont fréquents mais souvent bondés, surtout aux heures de pointe, et il fait chaud en été (pas toujours de clim’ dans ces vaillants bus un peu vieillots). De plus, les arrêts ne sont pas toujours bien indiqués : on monte souvent à la volée et on paie directement le receveur à bord (ou on achète un carnet à l’avance). À Alger, un monsieur en gilet passe dans le bus pour vendre les tickets
– gardez de la petite monnaie prête. N’hésitez pas à demander au chauffeur ou à un passager de vous indiquer où descendre, les Algériens sont serviables et vous éviteront de rater votre arrêt.
Point positif dans la capitale : Alger dispose d’autres transports urbains modernes complémentaires du bus. Il y a une ligne de métro (11 stations) dont le ticket coûte 50 DA seulement, ainsi qu’un tramway flambant neuf à l’est de la ville (ticket 40 DA. Ces modes sont très appréciés des expatriés car plus faciles d’usage (plans clairs, arrêts fixes). Oran et Constantine ont également inauguré leur tramway (moyennant ~40 DA le trajet) qui rend bien service pour traverser la ville rapidement. Donc dans les grandes villes du Nord, le bus n’est pas l’unique option, vous pouvez alterner avec tram ou métro pour plus de confort.
Bus interurbain (autocar)
Pour voyager de ville en ville sans se ruiner, le bus interurbain est roi. Chaque grande ville a sa gare routière (appelée gare routière ou gare de cars) d’où partent des bus vers toutes les destinations possibles. À Alger, c’est la gare du Caroubier pour les grands départs, à Oran la gare d’El Hamri, etc. On y trouve des bus de différentes compagnies, publics et privés. Les autocars algériens vont du très basique minibus sans clim au grand car confortable avec sièges inclinables, selon la compagnie. N’hésitez pas à demander le bus le plus direct et confortable surtout pour les longues liaisons.
Les tarifs des bus interwilayas (interurbains) sont étonnamment bas. C’est sans doute l’un des pays où le coût au kilomètre en autocar est le plus faible. Quelques exemples parlants : environ 650 DA pour Alger-Ghardaïa (près de 600 km) et 1500 DA pour Ghardaïa-Tamanrasset (près de 1300 km !)
. Oui, traverser la moitié du pays en bus vous coûtera à peine 8 €… Bien sûr, ce sont des trajets marathon de 12 à 24 heures de route, mais le prix défie toute concurrence. Plus près du littoral, un trajet comme Alger-Oran (~420 km, 5 à 6h de route) coûte aux alentours de 800 à 1200 DA selon le niveau de confort du bus. De même Alger-Constantine (~430 km) tourne autour de 700-800 DA en bus classique. Ces tarifs peuvent varier légèrement, mais restent toujours très abordables.

Avantages : le bus permet d’aller partout, même dans des villes non desservies par le train ou l’avion. C’est le meilleur moyen de circuler sans se ruiner
lonelyplanet.fr
. On peut admirer les paysages par la fenêtre (les itinéraires côtiers ou montagneux sont sublimes, par exemple la route de Jijel longeant les falaises). De plus, les bus s’arrêtent régulièrement pour des pauses café/toilettes sur les longs trajets, ce qui permet de se dégourdir les jambes et goûter un café direct bien serré sur une aire de repos perdue. Inconvénients : la durée du voyage bien sûr – l’Algérie est vaste ! Les bus ne sont pas toujours ponctuels : l’horaire de départ est à peu près fixe, mais l’arrivée… inch’Allah, surtout s’il y a des embouteillages ou des contrôles de police en route. Ne soyez pas surpris d’arriver avec 1 ou 2 heures de retard sur un long trajet. Le confort dépend de la compagnie : les meilleurs cars offrent la climatisation, d’autres non. Parfois la sono du bus diffuse de la musique traditionnelle ou des films égyptiens à volume maximal – considérez cela comme du folklore local 😉. Si vous êtes sensible, prévoyez des bouchons d’oreille et un coussin de voyage pour mieux dormir dans le bus de nuit.
Train (SNTF)
Prendre le train en Algérie, c’est un moyen agréable et sûr de voyager, quand l’option est disponible. La Société Nationale des Transports Ferroviaires (SNTF) gère un réseau ferré hérité de l’époque coloniale, principalement dans le nord du pays
Les grandes lignes voyageurs relient Alger aux principales villes de l’Est et de l’Ouest : il existe des trains Alger-Oran, Alger-Béjaïa, Alger-Skikda, Alger-Annaba via Constantine, ainsi qu’une liaison Oran-Annaba (qui fait le tour par le nord). Par contre, il n’y a pas de train pour le Sahara : les lignes s’arrêtent aux portes du désert (ex : Oran-Béchar au sud-ouest, Alger-Touggourt au sud-est, mais ces tronçons sont surtout empruntés par des trains de marchandises ou étaient à l’arrêt pendant des années) Renseignez-vous, car le réseau est en cours de modernisation et certaines lignes reprennent du service avec du nouveau matériel.
La ligne la plus utilisée est sans doute Alger-Oran. Depuis quelques années, de nouveaux trains express Coradia y ont été lancés, mettant Oran à 4 heures environ d’Alger (contre 5 à 6h auparavant)

Le confort à bord est très correct : sièges réservés, climatisation, et même des prises et wagon-bar sur certains trains Coradia. Vous pouvez choisir 1ère ou 2ème classe (la différence de prix n’est pas énorme, mais la 1ère est un peu plus spacieuse et tranquille). Par exemple, le billet Alger-Oran en train rapide coûte environ 1200 DA en 2e classe ou 1700 DA en 1èreguideoran.com. D’autres liaisons comme Alger-Constantine proposent des trains de nuit avec couchettes – eh oui, on peut dormir en train en Algérie. Un Alger-Annaba en wagon-lit 1ère classe ne coûte qu’environ 1650 DA une aubaine pour parcourir près de 700 km pendant votre sommeil ! Bien sûr, en 2e classe siège simple c’est encore moins cher. Les tarifs ferroviaires sont très raisonnables comparés à l’Europelonelyplanet.fr.
Avantages : le train est plus confortable que le bus (on peut marcher dans les wagons, il y a des toilettes, on évite le mal des transports), et relativement fiable sur les grandes lignes.C’est aussi un moyen sûr et relaxant de voir du pays : les paysages défilent tranquillement, on traverse des plaines, des montagnes, on longe la mer par endroits (la ligne Béjaïa-Bougie offre de superbes vues littorales).
Inconvénients : le réseau est limité géographiquement et pas ultra-rapide. On ne peut pas aller partout en train, et les fréquences sont parfois d’un train par jour seulement selon la destination. Il faut donc planifier autour des horaires fixes. De plus, certaines lignes secondaires ont des trains assez vétustes, ne soyez pas surpris par le charme vintage des locomotives anciennes. Enfin, la ponctualité n’est pas le point fort absolu de la SNTF : les trains peuvent partir avec un léger retard ou subir des ralentissements en route. Mais globalement, on évite les aléas de la route et on arrive à bon port sans trop de stress. Pour acheter vos billets, rendez-vous en gare à l’avance ; la réservation est conseillée pour les grandes lignes (il y a désormais un site web de la SNTF pour réserver en ligne, bien pratique).
Location de voiture
Envie d’être libre comme l’air et de tracer votre propre itinéraire ? Louer une voiture peut être une bonne option, notamment si vous souhaitez explorer des régions reculées à votre rythme. On trouve des agences de location de voiture dans les principaux aéroports et centres-villes (Alger, Oran, Constantine, etc.), y compris des grandes enseignes internationales et des loueurs locaux. Les tarifs de location varient selon la catégorie de véhicule, la durée et la saison. Pour une petite citadine, comptez environ 5000 à 7000 DA par jour (30 à 45 €) en moyenne
rapidecar.com
. Par exemple, une Renault Symbol autour de 6500 DA/jour, une Clio 4 à 7600 DA/j chez un loueur d’Algerrapidecar.com. En réservant sur une plus longue durée (semaine complète ou plus), on peut faire baisser le tarif journalier (des offres à ~4500 DA/jour existent pour des locations de 2 semaineslocationbejaia.com). N’oubliez pas qu’il faudra généralement laisser une caution (souvent 30 000 DA et votre passeport en garantie) et avoir un permis valide depuis plus de 2 ans.
Conduire en Algérie, est-ce une bonne idée ? Cela dépend de votre aisance au volant. À Alger, la circulation peut être chaotique et dense. Feux tricolores parfois ignorés, art de se faufiler millimétré… mieux vaut avoir le cœur bien accroché dans les embouteillages de la capitale ! En revanche, hors des grandes villes, conduire peut être très agréable : les routes nationales sont globalement en bon état, et le pays a de belles autoroutes (l’autoroute Est-Ouest traverse le nord sur 1200 km
worldtravelguide.net
). Le trafic y est raisonnable, sauf à l’approche des grandes agglomérations. La conduite se fait à droite comme en Europeworldtravelguide.net. Faites juste attention aux contrôles de police fréquents sur les axes routiers : roulez prudemment, ayez vos papiers (permis de conduire international, contrat de location, passeport) à portée de main pour les présenter en cas de contrôle.
L’avantage de la voiture louée est évidemment la liberté totale dans vos déplacements : vous pouvez vous arrêter dans ce petit village côtier qui vous intrigue, ou prendre telle route panoramique sans vous soucier d’horaires. De plus, le carburant est peu cher (l’Algérie étant producteur de pétrole) – en 2025, le prix de l’essence tourne autour de 50 DA le litre environ, soit à peine 0,30 €. Faire un plein complet ne plombera pas votre budget.
Conseils particuliers : pour les zones sahariennes ou montagneuses isolées, prenez un 4×4 de préférence. Certaines routes du Grand Sud ne sont praticables qu’en tout-terrain. D’ailleurs, il est interdit de s’aventurer seul en plein désert hors des routes balisées pour des raisons de sécurité (risques de panne en zone isolée, et dans certaines régions frontalières du Sahel, risques d’insécurité)
worldtravelguide.net
worldtravelguide.net. Si vous comptez explorer le Sahara en voiture, faites-le toujours à plusieurs véhicules ou avec un guide connaissant le terrain. Préparez soigneusement votre itinéraire, emportez eau, carburant d’appoint et trousse de secours – c’est l’aventure mais elle se respecte !
En somme, louer une voiture est une excellente option pour un road-trip algérien, à condition d’être bien préparé et de rester prudent sur la route. Si vous n’êtes pas à l’aise pour conduire vous-même, vous pouvez aussi louer les services d’un chauffeur privé avec véhicule via des agences de tourisme locales – plus coûteux, mais tranquille.
2. Covoiturage et autres modes alternatifs
Le covoiturage en tant que pratique organisée en est encore à ses débuts en Algérie. Ne vous attendez pas à trouver un Blablacar très développé comme en Europe. Il n’existe pas (à notre connaissance) de plateforme de covoiturage nationale à grande échelle, même si quelques initiatives locales ou groupes Facebook peuvent mettre en relation des conducteurs et des passagers sur un trajet donné. En réalité, le covoiturage informel est monnaie courante : partager sa voiture avec des collègues pour rentrer du travail, ou prendre un ami d’un ami sur la route d’un week-end, font partie des habitudes. Mais pour un étranger cherchant un covoiturage, ce n’est pas le plus évident.
Si vous êtes expatrié et que vous avez un réseau local, vous entendrez parfois « Si tu veux aller à X, un tel y va en voiture, il peut te prendre ». N’hésitez pas à saisir ces opportunités si on vous les propose – en participant aux frais d’essence et en partageant un bon moment, tout le monde est gagnant. Par contre, si vous êtes simplement touriste de passage sans contacts locaux, mieux vaut compter sur les transports classiques. Vous pouvez toujours tenter le stop (« faire du stop ») sur les routes, les Algériens étant assez bienveillants envers les étrangers, mais ce n’est pas une pratique très répandue pour de longs trajets (et en tant qu’étranger on vous prendra peut-être par curiosité). Restez prudent si vous optez pour le stop.
Un autre mode alternatif en ville est la marche à pied (eh oui !). Dans les centres urbains comme Alger-Centre, Oran Centre ou Constantine vieille ville, beaucoup de sites sont accessibles à pied. Cela permet d’éviter les bouchons et de découvrir l’ambiance de la rue. Toutefois, la topographie d’Alger ou Constantine, très vallonnée, peut rendre la marche sportive (escaliers, pentes raides). Équipez-vous de bonnes chaussures et profitez-en pour éliminer les calories des délicieux tajines dégustés à midi.
Pour les plus aventureux, sachez qu’il existe aussi des téléphériques urbains dans certaines villes ! Alger en a trois qui relient la basse ville aux hauteurs (Notre-Dame d’Afrique, le Mémorial…), ce sont des moyens originaux et panoramiques de se déplacer pour quelques dinars. Constantine a également un téléphérique traversant les gorges, très impressionnant. Ces transports atypiques peuvent valoir le détour dans votre périple.
3. Conseils pratiques pour voyager en Algérie en toute sérénité
Pour profiter pleinement de vos déplacements en Algérie, voici quelques conseils et astuces pratiques glanés auprès des locaux et des habitués. Ces points concernent la sécurité, la ponctualité, les applis utiles et les petites astuces « de pro » pour éviter les déconvenues.
Sécurité : De manière générale, les transports algériens sont sûrs, mais il convient d’adopter quelques réflexes. Attachez toujours votre ceinture de sécurité en voiture et en taxi (à l’avant comme à l’arrière si possible). Les contrôles de police sont fréquents sur la route : gardez sur vous vos papiers (passeport, visa, permis de conduire si vous conduisez) et présentez-les courtoisement en cas de contrôle routier. Évitez de voyager de nuit hors des grandes villes si possible – non pas que le danger soit partout, mais les routes mal éclairées, la fatigue ou d’éventuels animaux errants rendent la conduite nocturne risquée. D’ailleurs, les autorités déconseillent formellement de rouler la nuit sur les routes isolées du nord, et c’est quasiment interdit dans certaines zones du Sahara pour des raisons de sécurité
En ville, si vous devez vous déplacer tard le soir, privilégiez le taxi individuel (commandé via une appli de confiance) plutôt que de marcher seul. Enfin, attention aux faux taxis : à l’aéroport ou dans les gares, il peut y avoir des individus non officiels qui proposent de vous emmener. Mieux vaut utiliser les taxis agréés (couleur réglementaire, enseigne Taxi) ou un VTC via appli pour plus de sûreté.
Ponctualité & organisation : Prévoyez toujours une marge de temps dans vos déplacements, surtout si vous avez un rendez-vous ou un vol à ne pas rater. Les embouteillages en ville (notamment à Alger) peuvent doubler votre temps de trajet par rapport à Google Maps. Les bus et trains ne partent pas toujours pile à l’heure : un train peut avoir 30 min de retard, un bus interville peut attendre un peu plus de passagers avant de quitter la gare routière. Armez-vous de patience et prenez votre mal en patience – « On est au bled », diront avec humour les Algériens pour excuser ces retards. Si vous devez absolument être à l’heure, anticipez en prenant le départ précédent. Pour les longs trajets, réservez vos billets de train ou de bus à l’avance quand c’est possible (la veille pour un bus, quelques jours avant pour un train de nuit) afin d’être sûr d’avoir de la place.
Applications et outils utiles : Avant votre voyage, pensez à télécharger quelques applis mobiles qui vous faciliteront la vie sur place. Yassir (Android/iOS) est un incontournable pour commander des taxis VTC en milieu urbain – très pratique à Alger, Oran, Constantine, etc., surtout si vous ne parlez pas bien français ou arabe, car tout se fait via l’appli. Une fois votre course commandée, vous verrez la plaque du véhicule et le nom du chauffeur, et le paiement peut même se faire en ligne (selon options). Temtem est une alternative similaire, un peu moins répandue mais présente sur Alger et quelques villes. Il n’y a pas de Uber officiel en Algérie, et Careem (un équivalent) n’est pas actif non plus pour le moment – Yassir a vraiment pris le marché. Pour les transports en commun, il n’existe pas encore de Google Maps Transit complet en Algérie. Cependant, des développeurs locaux ont créé des applis de guidage de bus sur Alger par exemple. Renseignez-vous sur les forums ou auprès d’expats : des apps comme Transit Algérie ou d’autres initiatives collaboratives peuvent exister et vous indiquer quelle ligne de bus emprunter. En cas de doute, le bon vieil Google Maps reste utile pour estimer les distances et afficher les principaux axes routiers. N’oubliez pas non plus l’appli Tariki (du ministère des Transports) qui donne l’info trafic en temps réel et les routes coupées – elle est surtout utile si vous conduisez vous-même (disponible en français). Enfin, ayez une application de traduction (Google Translate avec le pack français-arabe téléchargé hors ligne) : utile pour décoder un panneau en arabe ou communiquer avec un chauffeur qui ne parlerait que l’arabe.
Astuces locales anti-pièges : Quelques petits trucs peuvent vous sauver la mise ou améliorer votre confort de voyage. Ayez toujours de la petite monnaie sur vous : des pièces de 5, 10, 20 dinars, et des billets de 100. Les chauffeurs de bus ou de taxi n’ont pas toujours la monnaie sur un billet de 1000 ! Payer le montant exact évite les discussions. Si un taxi vous paraît suspect (trop insistant, voiture non identifiée clairement), refusez poliment et prenez-en un autre – il y en aura un autre de toute façon. Pour héler un taxi dans la rue, levez le bras et dites éventuellement votre destination au chauffeur qui ralentit : s’il va dans cette direction et est intéressé, il s’arrêtera. Au besoin, négociez à travers la fenêtre avant de monter. Dans les bus de ville, si vous êtes coincé loin du receveur, il est courant de faire passer votre monnaie de main en main via d’autres passagers jusqu’au vendeur de tickets, et idem pour faire revenir votre ticket – ne vous inquiétez pas, c’est une pratique normale et en général tout revient à bon port (solidarité !). Pour les dames voyageant seules, le pays est conservateur : pas de problème majeur à signaler, mais par courtoisie on évite de s’asseoir à côté d’un homme seul dans un taxi collectif si un autre siège est libre (et vice versa). Dans les bus, si c’est libre, préférez vous asseoir à côté d’autres femmes. Ce ne sont pas des obligations fermes, juste des petits gestes qui mettent tout le monde à l’aise.
Interactions et langue : La plupart des chauffeurs de taxi connaissent assez de français pour converser, surtout dans le nord. N’hésitez pas à échanger quelques mots, demander conseil (« ce quartier est sûr ? », « à quelle heure finit le service du tram ? » etc.). Les Algériens aiment discuter et vous donneront volontiers des infos. Vous pouvez aussi apprendre quelques mots d’arabe dialectal : dire « Salam ! » en montant (bonjour), ou « Barakallahou fik » en descendant (merci, un peu formel) fera sourire et montre votre respect. Une astuce humour : ne vous étonnez pas si, coïncidence amusante, votre taxi diffuse du Khaled ou du Cheb Hasni (stars du raï), c’est un grand classique ; certains chauffeurs ne jurent que par le raï des années 90 et chanteront presque plus fort que la radio. Profitez de l’instant !
En appliquant ces conseils, vous éviterez la plupart des pièges et désagréments courants. L’Algérie n’attend plus que vous, et ses routes aussi. Dernier point : gardez toujours une petite dose d’improvisation. Parfois, malgré la meilleure organisation, votre plan A tombera à l’eau (bus complet, train annulé pour travaux, etc.) – ce sera l’occasion de tester le plan B, voire C, et souvent cela crée les meilleures anecdotes de voyage. Ne paniquez pas, demandez de l’aide autour de vous : « Ana dayea (je suis perdu)… », on vous prendra sous l’aile.
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